Loin, très loin

Maurice SENDAK
MeMo 2016.

Un des premiers albums dont Maurice Sendak soit l’auteur complet. Fâché parce que sa maman est trop occupée pour lui répondre, Martin s’en va « loin, très loin », comme plus tard Max en colère partira au pays des maximonstres. Mais où se trouve ce « loin, très loin » ? Le rythme du texte, un moment, fait penser aux Musiciens de la Ville de Brême, avec les rencontres successives d’animaux également mécontents et frustrés. Mais l’album est construit en petits chapitres qui font alterner un texte assez important sur la page de gauche et des illustrations pleine page, en regard, sur la « bonne page ». Et, alors que chacun s’appesantit sur son destin et ses propres malheurs, la dispute s’introduit. Personne n’écoute personne, constate Martin. Comme plus tard Max et les maximonstres, Martin retrouvera, fort raisonnablement, le chemin de la maison. Le principe de réalité est venu tempérer le principe de plaisir !

La tonalité est très onirique. Sendak rend sensible l’absorption de chacun dans ses propres problèmes, dans son monde à soi.

À partir de 5-6 ans

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